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28 janvier 2017

No Smoking - janvier 2017

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13 janvier 2017

Figuras en una casa III - janvier 2017

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2 janvier 2017

Les désanodins (I à IV) - décembre 2016

Les désanodins

Il s'agit, dans chacun de ces dessins à l'encre, de donner à voir une trace laissée par une personne et par un événement d'apparence anecdotique, en réalité étroitement lié à un aspect de l'histoire d'un pays d'Amérique latine. Chaque objet de la série évoque en effet un moment de la vie d'un individu pris dans un contexte historique spécifique, sans que ce contexte soit explicitement montré : la violence se trouve uniquement suggérée, et les détails représentés ne prennent sens qu'en lien avec leur titre (qui les rattache à une personne singulière) et qu'en tant qu'ils sont montrés sous un angle qui perturbe l'évidence de la reconnaissance et a ainsi vocation à créer une sensation d'étrangeté chez le spectateur, alors amené à les considérer attentivement et autrement (l'ordinaire et l'insignifiant devenant énigmatiques). En somme, il s'agit, sans jamais recourir au pathos ou au didactisme, de mettre en évidence l'importance dont sont porteurs certains détails, qui ont un jour, de par leur signification individuelle et collective, cessés d'être anodins.

 

I. « La serviette de la sœur de Camilo » 

Desanodinos -toalla copie

Camilo a grandi dans les années 1970-80 à Bogotá, une ville où la violence liée aux conflits armés et aux trafics est devenue banale, au point de n'être plus véritablement appréhendée comme une anomalie. C'est une fois devenu adulte que, portant un regard rétrospectif sur son enfance, Camilo a réellement pris conscience de cette violence. Un souvenir lui est alors revenu, sous la forme d'une image : celle de sa sœur sortant de la salle de bain, des morceaux de verre plantés dans la serviette de toilette qu'elle avait enroulée autour de ses cheveux, juste après qu'une bombe eut explosé dans la rue et fait voler en éclats les vitres de l'appartement familial. 

 

II. « La chaussure de Jorge » 

Desanodinos-zapato copie

À l'époque de la dictature chilienne (1973-90), les personnes qui étaient enlevées, torturées et assassinées par l'État subissaient le « vol de la mort » : leurs corps étaient lestés, puis jetés dans la mer ou dans le désert afin qu'ils disparaissent. Aujourd'hui encore, certains membres des familles des disparus continuent de chercher les restes de leurs proches dans l'espoir d'apprendre ce qui leur est exactement arrivé et de découvrir des preuves tangibles des crimes commis à leur endroit.

Jorge est l'un de ces disparus. Dans son film documentaire intitulé Nostalgia de la luz, le cinéaste Patricio Guzmán donne à voir la mère de ce jeune homme : après une recherche longue et obstinée, celle-ci a fini par retrouver le pied de son fils attaché à un rail et abimé par l'eau de mer. Ce pied est la seule trace qui reste de Jorge. 

 

III. « L'oeillet d'Osvaldo » 

Desanodinos-clavel copie

Osvaldo Pugliese était un compositeur et un chef d'orchestre argentin, qui a eu une très grande importance dans l'histoire du tango. Ses convictions et son engagement politique aux côtés du Parti communiste ainsi que dans le monde syndical lui ont valu d'être régulièrement arrêté et emprisonné par le pouvoir péroniste (dans les années 1950).

Chaque fois qu'il était mis en prison, les musiciens de son orchestre posaient durant leurs concerts un oeillet rouge sur son piano ; cet oeillet devait représenter de manière symbolique la présence du chef d'orchestre dans l'esprit et le cœur de ses musiciens. 

 

IV. « Le trou dans la bibliothèque des parents d'Esteban » 

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À l'époque de la dictature uruguayenne (1973-85), Esteban était enfant. Sa famille était engagée dans la lutte contre la dictature et les militaires venaient régulièrement perquisitionner sa maison à la recherche de « matériel subversif ».

Un jour, lors de l'une de ces perquisitions, Esteban a aperçu dans la bibliothèque un livre de Marx et, pour protéger ses parents, il l'en a retiré pour le déposer sur le piano. Un militaire a surpris le geste de l'enfant, mais au lieu de le dénoncer, il s'est discrètement emparé du livre et l'a caché derrière son dos.

C'est pourquoi cette image d'un livre manquant dans la bibliothèque familiale est restée pour Esteban le symbole de l'époque qui a tout à la fois été celle de son enfance et celle d'une immense violence d'État. 

2 janvier 2017

Les désanodins (V à VII) - décembre 2016

Les désanodins

Il s'agit, dans chacun de ces dessins à l'encre, de donner à voir une trace laissée par une personne et par un événement d'apparence anecdotique, en réalité étroitement lié à un aspect de l'histoire d'un pays d'Amérique latine. Chaque objet de la série évoque en effet un moment de la vie d'un individu pris dans un contexte historique spécifique, sans que ce contexte soit explicitement montré : la violence se trouve uniquement suggérée, et les détails représentés ne prennent sens qu'en lien avec leur titre (qui les rattache à une personne singulière) et qu'en tant qu'ils sont montrés sous un angle qui perturbe l'évidence de la reconnaissance et a ainsi vocation à créer une sensation d'étrangeté chez le spectateur, alors amené à les considérer attentivement et autrement (l'ordinaire et l'insignifiant devenant énigmatiques). En somme, il s'agit, sans jamais recourir au pathos ou au didactisme, de mettre en évidence l'importance dont sont porteurs certains détails, qui ont un jour, de par leur signification individuelle et collective, cessés d'être anodins.

 

V. « Le cucarrón de la mère de Luis » 

Desanodinos - cucarron

Durant sa présidence (2002-10), le dirigeant colombien Álvaro Uribe a instauré une récompense financière pour chaque exécution d'un guérillero. Cette politique a déclenché l'affaire des « faux positifs » : les paramilitaires enlevaient de jeunes hommes pour les assassiner en les faisant passer pour des guérilleros et toucher ensuite les primes de l'État. Ils ont ainsi fait au moins 4000 victimes.

Luis fait partie des 19 garçons qui, en 2008, ont été enlevés dans la commune de Soacha, emmenés à 400 kilomètres de chez eux et abattus. Sa mère, après être allée réclamer le corps de son fils et s'être confrontée au mensonge officiel concernant la mort de celui-ci, est allée s'asseoir sur le perron de sa maison, où elle s'est mise à pleurer. Un cucarrón (une sorte de coléoptère) s'est alors approché d'elle et l'a chatouillée. Confuse, elle lui a spontanément dit : « Luis, laisse-moi donc tranquille ! »

Et ce cucarrón, auquel elle s'est dans un moment d'extrême désarroi adressée comme à son fils, est resté pour elle le symbole de ce fils disparu. 

 

VI. « La voiture d'Esteban » 

Desanodinos - auto

Pourchassée par les militaires uruguayens, la famille d'Esteban s'est installée à Buenos Aires. Mais là aussi, une dictature militaire a été mise en place (1976-83) qui a obligé la famille à vivre dans la peur d'être emprisonnée, torturée et exécutée.

Esteban, qui avait alors onze ans, savait que ses parents et lui étaient inscrits sur la « liste noire » du régime et qu'il risquait à tout moment d'être enlevé. C'est pourquoi, comme il l'avait appris, il suivait toujours, pour revenir de l'école, un trajet constitué uniquement de rues à sens unique, qu'il arpentait toujours en sens contraire à celui des voitures : il s'agissait pour lui de rester à l'affut et de pouvoir voir arriver la Ford Falcón conduite par les membres de la Triple A, qui pouvait à tout instant surgir pour l'enlever. 

 

VII. « La pierre de Javier » 

desanodinos - piedra

Javier Osuna est un journaliste colombien qui consacre son travail à la connaissance et à la révélation des massacres commis par les paramilitaires.

Un jour, ayant découvert que ceux-ci en étaient arrivés à brûler les cadavres de leurs victimes afin de dissimuler l'ampleur de leurs crimes, il s'est rendu sur un site où se trouvaient des fours crématoires. Il a été impressionné par les piles d'objets ayant appartenu aux disparus qui se trouvaient là. Comme les paramilitaires l'ont rapidement repéré, il a du quitter les lieux. Ce faisant, il a ramassé une pierre, qu'il a emportée avec lui : il avait en effet tellement de mal à croire à la réalité de qu'il venait de voir qu'il avait besoin d'emporter une preuve matérielle attestant que cela s'était vraiment produit. Et encore aujourd'hui, cette pierre demeure pour lui le symbole de l'existence réelle de cette violence en soi inimaginable. 

28 décembre 2016

Croquis mésopotamiens - décembre 2016

Croquis réalisés au fil de l'exposition "L'histoire commence en Mésopotamie", au Louvre- Lens : 

 

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Croquis Mésopotamie 02

Croquis Mésopotamie 03

Croquis Mésopotamie 04

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27 décembre 2016

Gants oubliés - décembre 2016

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12 décembre 2016

Un renard pour Mickaël - décembre 2016

2016

12 décembre 2016

Figuras en una casa II - novembre-décembre 2016

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11 décembre 2016

Croquis mexicains - décembre 2016

Quelques croquis réalisés en visitant l'exposition "Mexique, 1900-1950", au Grand Palais (Paris) :

 

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1 décembre 2016

Autoportrait - novembre 2016

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